Rencontre avec Stéphanie Perret, repéreuse

OS : Pourriez-vous commencer par vous présenter en quelques mots ?

SP : Je suis Stéphanie Perret, première assistante réalisatrice et responsable des repérages.

OS : En quoi consiste votre métier ?

SP : Concrètement, on commence par dépouiller le script pour identifier tous les besoins décors naturels qu’ils soient intérieurs ou extérieurs. Ensuite, nous en faisons une interprétation, une lecture pour chercher les décors et les proposer au réalisateur et à l’équipe mise en scène et décoration.

OS : Comment travaillez-vous avec l’équipe déco ?

SP : A chaque personnalité, une méthode de travail différente. Il faut savoir s’adapter. Il y a certains chefs décorateurs qui vont vous donner un moodboard, un dossier artistique qui va illustrer ou des références (pour les films d’époque) puis on construit un échange quotidien avec l’équipe.

OS : Comment se former à ce métier ?

SP : Alors, moi je suis rentrée dans une licence audiovisuelle mais je ne suis pas restée très longtemps parce qu’un réalisateur m’a embauché comme première assistante. Ensuite je suis passée par la photographie, que j’adore, et j’ai eu la chance de rencontrer l’équipe de Magnum qui m’a beaucoup appris sur l’image. Moi j’ai toujours voulu faire du cinéma mais on va dire que j’ai appris sur le tas avec les équipes, au jour le jour.

OS : Vous avez travaillé sur Emily in Paris ?

SP : Je suis arrivée sur le projet grâce à Anne Seibel, qui m’a fait confiance. Au début, c’était une toute petite équipe, il n’y avait même pas 10 personnes. C’était une série un peu plus légère sur cette jeune femme qui venait vivre à Paris pour des raisons professionnelles au départ. Et moi, je me suis tout de suite prêté au jeu, j’aime aussi bien un film d’époque qu’un projet plus dense, plus poignant. Ça m’a beaucoup plu de travailler et d’apporter toute ma connaissance de Paris, avec une modernité qu’on avait de communiquer.

OS : Rencontrez-vous parfois des difficultés ?

SP : Quand en plein mois d’août vous cherchez un décor principal et que personne ne répond, qu’il y a la canicule… c’était pour la série The Eddy de Damien Chazelle. J’ai participé aux deux premiers épisodes, c’est Virginie Marchesseau qui a continué le projet. Puis, oui, travailler avec David Fincher c’est marquant, j’ai beaucoup appris. C’était court. C’est pas encore sorti, je pense que ça sort uniquement sur les plateformes. C’était très précis, la demande était très précise sur certains décors. C’est chouette et très intéressant.

OS : Le repérage fait également partie de votre quotidien ?

SP : J’espère que j’arrive à détacher ma vie privée et professionnelle. Mais c’est vrai que mes enfants me disent parfois “On va plus jamais voir un lieu avec toi puisque ça dure des plombes.”. Mais oui, j’aime beaucoup découvrir des lieux, la photographie, l’architecture,… donc ça empiète forcément. Je prends des notes, j’ai toujours mon petit carnet pour ne rien oublier, ou je fais une photo.

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