Rencontre avec Guillaume le Gouez, superviseur VFX chez CGEV

MC – Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

GG – Je suis Guillaume le Gouez, superviseur des effets visuels pour la CGEV (compagnie générale des effets visuels). C’est un métier qui englobe pas mal de choses puisqu’on intervient directement sur la préparation des films. Puis, on suit la fabrication du film en tant que tel sur le plateau de tournage. Et enfin, on fabrique les plans à truquer avec nos graphistes, à la CGEV, pour finaliser le projet.

MC – Ressentez-vous une réelle différence entre l’avant et l’après crédit d’impôt ?

GG – En terme de quantité de projets, c’est sûr qu’il y a eu une sacré différence puisqu’aujourd’hui on a énormément de projets, notamment internationaux qui viennent tourner en France et viennent aussi y fabriquer quelques VFX. Ça a ramené, en France, pas mal de projets, oui.

MC – Et vous, vous sortez un projet en mars avec François Ozon ?

GG – On avait déjà travaillé ensemble sur Peter Von Kant, le film qu’il avait fait juste avant. Et ça s’était plutôt bien passé donc on a décidé de re-collaborer pour Mon Crime qui sort très bientôt. Avec une ambition qui était assez forte pour ce film, avec une volonté de recréer des décors très particuliers puisque le film se déroule à Paris, dans les années 30. Il a fait appel à nous pour des décors très précis. Je pense à un décor d’usine de pneus qu’on a dû recréer, et on a travaillé en collaboration avec son chef décorateur. Il nous a fourni les références qu’il avait en tête, des croquis pour les dimensions,… Et à partir de là, on a travaillé main dans la main pour obtenir le résultat souhaité par François Ozon.

MC – Pourriez-vous nous citer trois projets marquants ?

GG – Si je devais en citer trois, dans mes projets récents, il y aurait évidemment Mon Crime qui a été un projet très intéressant à faire. Je dirai aussi Simone, qu’on a réalisé avec Olivier Dahan. Et je pense à un dernier projet qui me tient particulièrement à cœur et qui est très important pour moi comme pour la CGEV, c’est Goliath de Frédéric Tellier. Je pense notamment à une séquence de manifestation qu’ils auraient dû tourner au cœur de Paris. Mais dans un contexte sanitaire compliqué, c’était impossible de tenir le tournage à ce moment-là. Donc il a été décidé qu’on tourne sur un tarmac dans le sud de Paris, avec les figurants, et la CGEV devait refaire tous les décors pour replacer cette manifestation au cœur de Paris. Ça a été une séquence qui a été compliquée puisqu’en plus on était caméra à l’épaule, avec donc des mouvements de caméra mais aussi de figurants dans tous les sens. Ça a été très compliqué à traiter mais je crois que le résultat est plutôt convaincant.

Interview réalisée par Margot Costa

Retrouvez Guillaume Le Gouez : 

PAVILLON TILLEULS

10h30-11h30

Le décor au premier plan : enjeux esthétiques et créatifs

(par l’Industrie du Rêve)

Modération : Alexandre Tsekenis, historien du décor

Intervenants :

  • Nicolas de Boiscuillé, chef décorateur, co-directeur du département Décor, Fémis
  • Riton Dupire-Clément, chef décorateur, Président de l’Association des décoratrices et décorateurs de cinéma
  • Guillaume Le Gouez, superviseur VFX à la Compagnie Générale des Effets Visuels
  • Jean-Vincent Puzos, chef décorateur
  • Anne Seibel, cheffe décoratrice, Vice-Présidente de l’Association des décoratrices et décorateurs de cinéma, co-directrice du département Décor, Fémis

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