Margaux Durand-Rival, Previs supervisor

Avec la société dont elle est partenaire, Les Androïds Associés, ils sont spécialisés dans la prévisualisation. Margaux Durand-Rival nous en dit plus sur cette technique.

Qu’est-ce que la prévisualision ?

C’est une étape de production pour le long métrage qui consiste, pour les films qui ont des scènes difficiles à tourner en termes d’effets spéciaux ou de cascades, à faire des maquettes en 3D de ces scènes avant tournage afin d’informe le réalisateur, le chef opérateur et toutes les équipes de ce qu’il va se passer. Par exemple, quand on prépare une scène tournée sur fond vert où personne ne sait exactement ce qu’il va se passer, nous créons cette scène intégralement en 3D

avant le tournage, une version « rough » bien sûr, qui se rapproche plus du storyboard, pour visualiser cette séquence. Cela permet au réalisateur de savoir ce qu’il se passe et aux techniciens de voir comment ils peuvent tourner cette scène de la façon la plus efficace possible. C’est un entrainement en 3D, en quelques sortes.

Avec quel type de marché travaillez-vous le plus ? Vous avez notamment travaillé sur Terminator : Dark Fate, donc on peut imaginer que les Etats-Unis sont plus friands de prévisualisation que la France…

 Nous sommes beaucoup plus sur l’international et sur les gros blockbusters car ce sont ces marchés là qui s’y prêtent le plus. Après, il y a des films français qui font appel à nous, il y en a même de plus en plus. Cette année, nous avons, par exemple, travaillé, en collaboration avec Digital District sur le nouveau film de Michel Hazanavicius, Le Prince oublié. Il y a plusieurs séquences qui ont nécessité des « prévis » car elles étaient tournées sur fond vert. Il en était de même pour Alad’2 ou Dans la brume.

Les Androïds Associés existe depuis 10 ans. Sentez-vous une plus grande appétence pour ce type de technologie en France mais aussi de l’international vers la France ?

 Tout à fait. Il a fallu éduquer les réalisateurs et les producteurs français pour leur montrer que ça existe, montrer l’intérêt que ça pouvait avoir. Les réalisateurs, en particulier, le voit vraiment car ça leur permet de garder du contrôle sur leur film là où, avant, ils étaient tributaires du travail des autres. Ils avaient leur mot à dire mais étaient un peu coupés de cette étape. Par rapport à l’international, le crédit d’impôt français n’a changé que récemment et implique toujours de dépenser un certain montant élevé pour y accéder. Il n’est pas forcément accessible pour le previs. Nous avons réussi à en obtenir pour le travail que nous avons fait avec Blur Studio pour la série Netflix Love, Death and Robots car ils ont fait appel à plusieurs prestataires en France et, en les combinant, ont réussi a avoir accès au crédit d’impôt. Mais ce qui les intéresse en France, ce sont avant tout les talents car nous avons d’excellentes écoles et ils sont très demandés dans le monde entier.

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