Jean-Yves Mirski, délégué général de la FICAM,
Jean-Yves Mirski évoque la charte RSE, à l’occasion de la table-ronde donnée en janvier 2020 lors du Paris Images Conferences.
En quoi consiste la charte RSE adoptée par la Ficam ?
L’idée est d’avoir un document qui établisse les points essentiels que nous souhaitons voir respecter par les entreprises de la filière. Elle s’établit sur trois piliers : le social, l’éthique des affaires et l’éco-responsabilité. La finalité serait peut-être d’en faire un label pour les entreprises qui respectent l’ensemble des normes édictées par la charte.
Comment faire pour vérifier que les entreprises respectent cette charte ?
Il y aura des contrôles mais il est vrai qu’une fois les normes établies, le plus difficile est de les faire respecter. Il y aura tout de même des choses assez visibles mais c’est sûr que nous comptons beaucoup sur l’engagement des entreprises. Nous ne sommes pas la police et nous comptons sur la responsabilité de chacun. Mais, par exemple, en France, nous avons l’agrément. Pourquoi ne pas le lier au fait que les entreprises qui travaillent pour les producteurs respectent un certain nombre de règles. En cas de non-respect, plus d’agrément. Il n’est pas normal que les entreprises qui ne respectent pas les règles sociales au détriment des salariés et des autres entreprises du secteur puissent avoir un certain nombre de contrats et faire comme si de rien n’était. C’est aussi l’intérêt de cette charte et de cette idée de label.
Sur l’éco-responsabilité, comment parvient-on à faire entendre aux membres que ce n’est plus une question de faire ou non mais une obligation ?
C’est ça qui a changé, désormais l’écologie est une évidence. Nous n’avons peut-être pas été les premiers à le faire mais désormais tout le monde cherche des solutions concrètes. Dans notre secteur, nous avons une problématique bien réelle qui est celle des diesels. A partir de 2024, les diesels seront interdits à Paris, or de nombreux tournages se déroulent dans la capitale, donc il nous faut régler ce problème. Nous allons travaillons avec les constructeurs et les entreprises pour apporter des solutions. Dans la même lignée, il y a la problématique des groupes électrogènes, des cantines, … La charte aura pour mission d’évoquer l’ensemble de ces réflexions et de les concrétiser. Nous sommes tous entrés dans une réflexion nouvelle et ce qui est rassurant, c’est de voir que les entreprises le vivent de moins en moins comme une contrainte. Chacun sait qu’il est nécessaire de faire un effort à son niveau.
Les tournages semblent plutôt bien se porter en France selon les derniers chiffres de la Ficam…
Oui et non. En effet, les tournages se portent assez bien notamment grâce aux crédits d’impôts qui ont un effet très positif particulièrement auprès de l’international. La difficulté est de faire que cela concerne l’ensemble de la filière. Il y a bien le tournage en France mais la post-production se fait souvent hors de l’Hexagone. Nous sommes en train de réfléchir à comment on peut faire pour que tous les travaux liés à un tournage restent en France. Il y a des domaines où la France se démarque, notamment dans le doublage, où les sociétés de productions ne souhaitent pas faire appel à une multitude de prestataires et des sociétés comme TitraFilms ou Hiventy permettent des doublages dans de nombreuses langues, ce qui est un véritable avantage.
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