Béatrice Bauwens, directrice VFX & Post chez MPC Film et Episodic

Dans le cadre du Paris Images 2022, Béatrice Bauwens, directrice VFX & Post chez MPC Film et Episodic, revient sur l’évolution de son métier, ses challenges et ses nouveaux enjeux.   

Pouvez-vous me dire en quelques mots en quoi consiste votre activité ? 

Je dirige l’activité VFX et post-production de la marque MPC Film et Episodic pour la France et pour la Belgique. Nous fabriquons des effets visuels et nous gérons des post-production de longs-métrages et de séries. 

Vous avez récemment travaillé sur les effets visuels du film The Last Duel de Ridley Scott. Quels ont été les principaux challenges de ce projet

Les principaux challenges c’était de travailler sur un film avec un réalisateur aussi ambitieux que Ridley Scott donc il fallait être sûr que le travail qu’on fournissait rencontrait ce qui était attendu. En termes artistiques, on n’a jamais eu trop de doutes sur le fait qu’on était capable de faire les effets qui étaient demandés.

Après, c’est plus en termes d’organisation du travail parce qu’on est peu habitué à travailler avec des productions étrangères notamment américaines où on sent que le temps c’est l’essence de tout. Donc il faut être au taquet pour répondre aux demandes de façon claire et structurée et c’est peut-être là le plus gros challenge à remplir. 

Comment a évolué votre métier ? 

Ça fait un moment que je suis dans les effets, ça fait depuis les années 2000. Donc ce qui a énormément bougé c’est les techniques et ça bougera toujours. Et la faculté de pouvoir faire les choses plus rapidement aujourd’hui et depuis les années 2000. Avant pour regarder un plan en temps réel, il fallait passer des heures pour mettre le plan dans une machine, c’est plus le cas aujourd’hui. Donc en fait tout s’accélère. Mais ça n’empêche pas que les étapes créatives deviennent essentielles puisqu’on peut faire autant d’itérations qu’on veut, c’est toujours ça le plus important c’est vers quelle direction on part donc l’importance du réalisateur, du superviseur des effets visuels pour aller dans la bonne direction. Parce qu’effectivement la technologie n’est plus une contrainte. Enfin, en tout cas elle l’est moins qu’auparavant. 

Est-ce que les crédits d’impôts ont permis un meilleur rayonnement des VFX ? 

C’est évident. En tout cas par rapport à l’international parce que sur la production française, ça a peu eu d’incidence mais les crédits d’impôts tournés vers l’international ont eu un effet conséquent. On est quand même dans un marché qui est très globalisé et mondialisé et de pouvoir être à peu près au même niveau que le Canada, je pense que ça a fait une grande différence sur la faculté des producteurs internationaux, américains notamment, à venir confier leur travail en France. 

Est-ce que c’est difficile aujourd’hui de recruter des talents ? 

Aujourd’hui, oui. Oui, c’est un enjeu mondial. Effectivement, devant l’augmentation de la demande en contenus qui est un très très bon problème…  de toute façon, notre industrie est basée sur ça, sur les talents. On est une industrie de talents. 

Pourquoi c’est aussi difficile ? 

Il y a une augmentation de la demande de contenus qui est spectaculaire là sur les six derniers mois, qui fait que je pense, c’est juste qu’on a pas l’habitude d’avoir ce volume de travail en tout cas en France. Je pense que mondialement c’est pareil. Venant d’un groupe qui est mondial, les autres sociétés du groupe ont la même difficulté donc je pense que c’est plutôt lié à l’augmentation soudaine de la demande de contenus parce qu’en plus en France on a vraiment de bonnes écoles,. Il y a beaucoup d’étudiants qui sortent chaque année, en revanche les talents qui ont de l’expérience sont plus rares on va dire et donc c’est compliqué.

Interview réalisée par Fanny Hubert

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